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Programme et séances saison 2 - 2015-2016 > Séance 4 - Jeudi 7 janvier 2016 - De la salle à manger à l’AcadémieJeudi 7 janvier 2016 De la salle à manger à l’Académie
Dalia Déias Les travaux des premiers académiciens royaux…la place des femmes, seulement sur la table de dissections ?
résumé : ''Je parlerai dans cet exposé des femmes et savants académiciens du Grand Siècle, en me focalisant surtout sur le contexte de l'observatoire de Paris. L'Observatoire Royal est un espace éminemment masculin : de célèbres savants académiciens y habitent, y discutent (y disputent...), y observent, y conduisent des expériences de plusieurs natures, s'y félicitent mutuellement...Mais l'observatoire, aussi bien que l'Académie, est également un lieu frontière, c'est un espace où se croisent d'autres type d'espaces : la cour du roi et ses divertissements, les espaces de la diplomatie, les autres Académies françaises ou étrangères...Les femmes -habitant ou visitant l'Observatoire de manière plus discrète et silencieuse- sont parmi les acteurs qui naviguent aisément dans et entre tous ces mondes. Bien qu'elles ne soient pas toujours des femmes savantes (ou, du moins, des femmes savantes reconnues officiellement par une institution du savoir en tant que productrices de sciences), elles réussissent quand même à trouver un rôle à l'intérieur des activités de ce lieu et à contribuer de plusieurs manières à la circulation de la production académique…''
Référence image : Johannes et Elizabeth hevelius, mari et femme au travail dans leur observatoire, in Johannes Hevelius, Machinae coelestis (Danzig : Reiniger, 1673), 223 Sur la notion d'espace (et de régimes de spatialité) en relation avec l’observatoire : David Aubin, ''L'observatoire. Régimes de spatialité et délocalisation di savoir,'' in Histoire Des Sciences et Des Savoirs, Vol. 2: Modernité Et Globalisation, Kapil Raj et Otto Sibum (dir.) (Paris: Le Seuil, 2015), 55-72 Bibliographie pour l'exposé : Justine Ancelin, Science, académisme et sociabilité savante : édition critique et étude du Journal de la vie privée de Jean-Dominique Cassini, 1710-1712, diplôme de l'Ecole nationale des Chartes d'archiviste paléographe, 2011 Anna Cassini, ''Presenze femminili nella vita di Giovanni Domenico Cassini'', in Giornale di astronomia : rivista di informazione cultura e didattica della Società Astronomica Italiana 38 (2012), 22-29 Françoise Launay, "La tête de femme de la carte de la Lune de Cassini" L'Astronomie 117 (2003), 10-19
Isabelle Lémonon De l'espace domestique à l'espace académique : le cas des calculatrices de Jérôme Lalande
Jérôme Lalande (1732-1807), célèbre astronome au 18e siècle, membre de l'Académie des sciences de Paris, et professeur au Collège royal, employa tout au long de sa carrière de plus de 50 ans, plusieurs « calculatrices » en astronomie : Nicole Reine Lepaute, Marie Louise Du Pierry et Marie Jeanne Lefrançois de Lalande. Dans cet exposé, je m'intéresserai aux espaces de production des savoirs, investis par ses femmes lors de leur collaboration avec Jérôme Lalande : Où travaillaient-elles ? Étaient-elles confinées à leurs seuls espaces domestiques, ou avaient-elles accès aux espaces institutionnels tels que, par exemple, l'Observatoire de Paris ou le Collège royal ? Quels matériels (d'observation, de calcul, de tracé...) utilisaient-elles au sein de ces espaces ? J'interrogerai aussi les espaces de circulation de leurs travaux, afin de mettre en évidence la dynamique de production des savoirs astronomiques qui s'établit entre les espaces domestiques et les espaces académiques.
Support de la présentation d'Isabelle Lémonon
Bibliographie : - Schiebinger, Londa, « Maria Winkelmann at the Berlin Academy: A Turning Point for Women in Science », Isis 78, no 2 (1987), p. 174 200. - Cooper, Alix. « Homes and Households », in The Cambridge History of Science, vol.3 (2006), Early Modern Science, Cambridge University Press. (dir :Katharine Park and Lorraine Daston), p. 224 237 - Opitz, Donald L., Staffan Bergwik, et Brigitte Van Tiggelen, Domesticity in the Making of Modern Science, Palgrave Macmillan, 2015 - Gravure tirée de P.Poncelet, La chimie du goût et de l'odorat, Paris, 1755 |
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